à l’Opéra du Rhin, des «Ailes du désir» de haut vol

CRITIQUE – Inspirée du film de Wim Wenders, la création de Bruno Bouché oscille entre douceur et tendresse, avec une troupe qui tutoie les sommets.

À Strasbourg

L’idée est venue de Bruno Bouché pendant le confinement. Le directeur du Ballet du Rhin, sorti de l’opéra de Paris, a voulu travailler sur Les Ailes du désir. Parce que le film de Wim Wenders qu’il avait vu naguère dans une petite salle du Quartier latin lui avait laissé le souvenir d’une poésie absolue. Et parce que le confinement permettait aux anges de faire leur place dans le silence absolu des villes tout en interdisant de toucher aux êtres avec lesquels on ne s’était pas confiné. Le désir en devenait plus urgent.

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En outre, ce long-métrage de Wenders, palme d’or au Festival de Cannes en 1987, recèle dans son apesanteur, dans ses figures du repli des corps et de leur échappée saisies en noir et blanc, dans la lenteur des anges et la fulgurance des humains, quelque chose d’impalpable. Chez Wenders, ce qui se passe à l’écran touche à l’espace et les relations entre les êtres à la chorégraphie. Autant dire que Bruno Bouché a eu une excellente idée. Restait à inventer un support

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