Mais comment fait-il ? Comment réussit-il, d’année en année, à nous mener ainsi par le bout du nez avec ses intrigues bien tordues, révélant le pire de l’espèce humaine ? Certes, Michael Connelly a parfois des pertes d’inspiration. Mais quand la machine tourne à plein régime, quel plaisir ! C’est le cas du dernier roman de ce maître incontesté du suspense, depuis « Les égouts de Los Angeles », en 1993. Dans « L’innocence et la loi », Michael Connelly y va très fort, mettant en taule son avocat préféré Mickey Haller (celui qui aime bien travailler depuis sa limousine) après une accusation de meurtre sur un ancien client. La victime a été découverte dans le coffre de sa voiture, ce qui fait un peu désordre. Et pourtant, Haller est évidemment innocent, ce qu’il va s’acharner à prouver lors d’un procès qu’il mène avec son ex comme principale avocate… Le livre de procès est un genre en soi, qui a des côtés rébarbatifs. Michael Connelly en suit les règles mais y apporte son sens incroyable du détail révélateur, de l’angle mort qui vont apporter la lumière.
« L’innocence et la loi », de Michael Connelly (traduit par Robert Pépin, Calmann Lévy, 490 p., 21,90 euros).