l’essentiel
La ville d’Agen a accueilli cette semaine la délégation allemande de Dinslaken, avec à sa tête la nouvelle maire de la ville, l’occasion d’évoquer le futur de cette amitié qui dure depuis 1975.
Lorsqu’Agen a décidé de se rapprocher de Dinslaken, ville industrielle de Rhénanie en 1975, elle a encore le souvenir de la guerre en tête. « La paix qui nous unit est trop précieuse pour la laisser aux seules mains des gouvernements nationaux », comme l’assure le maire d’Agen Jean Dionis, au cours d’un discours en l’honneur de la délégation allemande, en visite dans le Lot-et-Garonne. Des milliers de petits liens ont ainsi été tissés entre des villes françaises et leurs voisines outre-Rhin.
Plus de 45 ans après, le fantôme de la guerre est loin, et les comités de jumelage ne rajeunissent pas, un constat dressé par Jean-Marie Nkollo, l’adjoint en charge des jumelages. Alors, d’un commun accord franco-allemand, Jean Dionis et son homologue de Dinslaken ont exprimé leur souhait d’écrire une nouvelle page à cette histoire binationale. Le sport est un axe envisagé, en effet, Michaela Eislöffel, la nouvelle maire de Dinslaken, élue en septembre 2020, est une ancienne athlète. Pour elle, c’est ainsi que la jeunesse peut s’intéresser à nouveau aux jumelages. « Michaela a eu une idée très intéressante d’échange de skateparks », déclare Jean Dionis. Les deux maires ont ainsi pris l’engagement de rédiger un projet et d’attribuer de nouveaux portefeuilles au jumelage, d’ici un mois.
Des liens privilégiés
Entourée d’Arne Alle, de Thomas Pieperhoff et de Melanie Quenhorst, habitués des séjours agenais, Michaela Eislöffel a pu découvrir la préfecture lot-et-garonnaise. Visite guidée du centre-ville, concert de Fatoumata Diawara et match du SUA, la délégation a pu découvrir, durant 5 jours, un condensé du terroir agenais. « On se reçoit pour partager ce qu’il y a de meilleur à Agen, et à Dinslaken », assure Jean Dionis, une attention qui semble avoir touché Michaela Eislöffel. Dans un français quelquefois maladroit, Arne Allee a ainsi exprimé « les très bonnes émotions ressenties vis-à-vis de la délégation agenaise ».
Et la crise sanitaire n’a pas eu raison de cette amitié franco-allemande. « Le corona nous a freinés, mais aucun virus ne peut stopper notre amitié », lance la maire de Dinslaken. Européenne convaincue, elle a raconté, au micro, dans la salle des Illustres à l’occasion de la réception donnée pour sa commune, avoir pris conscience de l’importance de l’entente franco-allemande dès son plus jeune âge. « Je me suis rendu compte, à 17 ans, de l’importance de construire des ponts pour surmonter nos blessures », raconte-t-elle. Aujourd’hui, tout l’enjeu des élus et des comités de jumelage est de rajeunir ces liens. « On veut de la relève, de la jeunesse ! », comme le glisse Jean-Marie Nkollo, rappelant que la municipalité n’est là que pour « écrire la partition, ce sont ensuite les comités de jumelage qui jouent la musique ».
La chorale, le lien pendant le Covid
