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Mercredi 13 octobre, un homme armé d’un arc et de flèches a tué cinq personnes et en a blessé deux autres à Kongsberg, dans le sud-est de la Norvège. Un suspect a été arrêté.
Armé d’un arc et de flèches, un homme a tué cinq personnes et en a blessé deux autres ce mercredi 13 octobre. La tuerie s’est produite à Kongsberg, petite ville d’environ 25 000 habitants à environ 80 kilomètres à l’ouest d’Oslo. La motivation terroriste n’est pour l’heure pas exclue.
Cinq morts et deux personnes blessées
« J’ai vu des gens courir pour leur vie ». Une femme, Hansine, qui a en partie assisté à l’attaque, a raconté à TV2 avoir entendu du vacarme et vu une femme se mettre à l’abri ainsi qu' »un homme au coin de la rue avec des flèches dans un carquois sur l’épaule et un arc dans la main ». « Après, j’ai vu des gens courir pour leur vie. L’un d’eux était une femme qui tenait un enfant par la main », a-t-elle témoigné auprès de la chaîne. « Ces événements nous ébranlent », a déclaré la Première ministre Erna Solberg, dont c’était le dernier jour en fonction. Elle cédera jeudi son poste au travailliste Jonas Gahr Støre, vainqueur des législatives du 13 septembre.
Les deux blessés ont été hospitalisés dans des unités de soins critiques mais, selon Øyvind Aas, rien n’indique que leur vie est en danger. L’un d’eux était un policier hors service qui se trouvait dans un supermarché, l’un des multiples endroits où l’attaque s’est produite. « Je peux malheureusement confirmer qu’il y a cinq personnes mortes » a déclaré un responsable de la police locale, Øyvind Aas, lors d’un point de presse.
Un homme arrêté
La police norvégienne a arrêté un Danois de 37 ans, soupçonné d’être l’auteur d’une attaque à l’arc et aux flèches. Les enquêteurs n’excluent pas à ce stade une motivation terroriste. Le suspect, interpellé peu de temps après les faits, est un citoyen danois de 37 ans résidant à Kongsberg, a annoncé la police norvégienne dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi 14 octobre. « Nous avons décidé de confirmer cette information car beaucoup de rumeurs circulent sur les réseaux sociaux autour de l’auteur de l’attaque, certaines (mettant en cause) des personnes n’ayant aucun lien avec les actes graves commis », a-t-elle ajouté.
« Selon les informations dont nous disposons maintenant, il n’y a qu’une personne impliquée dans ces actes », a ajouté le policier. Aucun autre suspect n’est donc recherché. Les motivations de l’agresseur sont encore inconnues à ce stade. Selon la chaîne TV2, généralement bien informée, l’auteur présumé de l’attaque est converti à l’islam et a des antécédents médicaux – ce que les autorités n’ont pas voulu confirmer. « Vu le déroulement des faits, il est naturel d’évaluer s’il s’agit d’une attaque terroriste », a indiqué Øyvind Aas. « Le suspect n’a pas été entendu et il est trop tôt pour se prononcer sur ses mobiles », a-t-il ajouté, précisant que les enquêteurs gardaient « toutes les possibilités ouvertes ».
La police désormais armée
Les habitants ont été appelés à rester chez eux tandis que d’importantes forces de police et de multiples ambulances ont été déployées. Des hélicoptères de la police et des services médicaux ainsi qu’une équipe de démineurs ont aussi été envoyés sur place. La direction norvégienne de la police a décidé que les agents, qui ne sont généralement pas armés, porteraient des armes à titre temporaire dans tout le pays.
Plusieurs médias ont diffusé des photos de flèches noires, de compétition semble-t-il, gisant au sol ou, pour l’une d’entre elles, solidement fichée dans un mur.
Une flèche est laissée dans un mur sur les lieux où un homme armé d’un arc a tué plusieurs personnes avant d’être arrêté par la police à Kongsberg, en Norvège, le 13 octobre 2021.
NTB – HAKON MOSVOLD LARSEN
Dans le passé, la Norvège, nation traditionnellement paisible, a été la cible d’attaques d’extrême droite. Le 22 juillet 2011, Anders Behring Breivik avait tué 77 personnes en faisant exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo, faisant huit morts, avant d’ouvrir le feu sur un rassemblement de la Jeunesse travailliste sur l’île d’Utøya, faisant 69 autres victimes. En août 2019, Philip Manshaus avait aussi tiré dans une mosquée des environs d’Oslo, avant d’être maîtrisé par des fidèles, sans faire de blessé grave. Il avait auparavant abattu par racisme sa demi-sœur adoptive d’origine asiatique.
Plusieurs projets d’attentats islamistes ont par ailleurs été déjoués.